Pour libérer les femmes de siècles d’oppression, dans le cadre de la libération de l’humanité de toutes les formes d’oppression, nous avons besoin de la révolution, rien de moins !

Journée Internationale de la Femme 2023

Grupo Comunista Revolucionario, Colombia  (Traduit de l’espagnol du site comrev.co)

La Journée internationale de la femme est l’occasion d’exprimer notre colère face aux différentes formes de menaces qui pèsent sur la vie et les droits des femmes, ainsi que nos rêves d’un avenir où les femmes et tous les gens seront libres.

Il y a de nombreuses raisons de brûler de rage. Partout dans le monde, encore et encore, et de plus en plus, la vie et les droits des femmes et des personnes de sexe différent sont menacés.

La situation des femmes en Colombie et dans le monde devient de plus en plus critique. Le harcèlement, le viol systématique, les pratiques d’avilissement et la déshumanisation des femmes en sont des manifestations toujours plus fréquentes.

La culture du viol est une chose que nous « respirons » tous dans tous les domaines de la vie. De nombreuses institutions la défendent ouvertement ou de manière dissimulée, et toute la culture en est imprégnée, qu’il s’agisse de la musique, des médias sociaux, des publicités ou des relations quotidiennes.

L’exploitation sexuelle commerciale des femmes et des enfants a atteint des proportions massives. Ce que l’on appelle par euphémisme « l’industrie globale du sexe » est devenue une composante massive et rentable des économies nationales et de l’économie impérialiste mondiale dans son ensemble. En Colombie, l’industrie de la webcam représentait en 2022 à elle seule, plus d’un cinquième des exportations de café.

Dans tous les aspects de la vie, les femmes sont traitées comme des objets et les actes de violence à leur égard et à l’égard de toutes les personnes ayant une orientation sexuelle ou de genre différente, sont normalisés. Entre 2021 et 2022, les féminicides ont été multipliés par cinq en Colombie, et déjà depuis le début de 2023, 25 femmes ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes.

Afghanistan : Marzia et Hajar, deux jeunes Afghanes de 16 ans très studieuses qui voulaient devenir architectes et écrivains, ont été tuées avec plus de 50 autres jeunes filles dans un attentat à la bombe perpétré en septembre 2022 par un fondamentaliste djihadiste opposé à l’éducation des filles et des femmes.   

Manifestation de « Riseup4AbortionRights » devant la Cour suprême des États-Unis.   

Dans diverses parties du monde, les programmes politiques ultra-conservateurs et fascistes qui cherchent à rétablir ou à renforcer les valeurs patriarcales traditionnelles pèsent davantage sur la vie sociale et politique, et les fondamentalistes religieux y jouent un rôle de plus en plus déterminant. Aux États-Unis, le droit à l’avortement acquis il y a des décennies a été renversé par une cour [suprême] remplie de fascistes qui promettent de ne pas s’arrêter là.

L’éducation des filles et des femmes continue d’être entravée dans les pays dominés par des théocraties. De l’assassinat des filles fréquentant les rares écoles d’Afghanistan à l’empoisonnement des écolières en Iran…

La lutte contre toutes ces manifestations d’oppression est également acharnée.

Depuis septembre 2022, un puissant soulèvement des femmes et du peuple s’est déclenché en Iran qui, malgré la répression brutale et criminelle du régime théocratique réactionnaire de la République islamique, continue de secouer les chaînes de l’oppression et a évolué vers l’exigence du renversement du régime.

Iran : femmes dansent et brulent le voile obligatoire

A juste titre, il y a un an l’avortement a été dépénalisé en Colombie jusqu’à la 24e semaine de grossesse, grâce à une lutte de plusieurs années à différents niveaux. De même, l’avortement a été partiellement dépénalisé en Argentine et au Mexique, principalement à la suite de mobilisations massives. Cependant, de nombreuses barrières sociales et politiques empêchent l’avortement d’être un véritable droit, et ces avancées juridiques risquent d’être annulées, car, comme le souligne le directeur de l’un des principaux centres d’avortement de Colombie, « les droits des femmes ne peuvent jamais être considérés comme acquis ».

La situation aux États-Unis n’est pas seulement un signe de la nature temporaire de ce droit dans ce système, c’est aussi un signe de la façon dont les choses peuvent évoluer dans une direction encore pire, celle de l’asservissement ouvert des femmes, d’un ordre social et juridique qui impose des mesures contre les femmes et d’autres personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur genre, par le biais de l’établissement ou la consolidation de régimes religieux fascistes.

Oui, toute victoire dans la lutte pour les droits des femmes, comme l’importante dépénalisation partielle dans certains pays d’Amérique latine, sera temporaire si ces pas en avant ne font pas partie d’une lutte pour une révolution totale entrainant le renversement de l’État actuel et de ses classes dirigeantes ainsi que l’instauration d’un nouveau pouvoir qui rejette les relations et les idées patriarcales dans le cadre d’avancer vers l’élimination de toutes les formes d’oppression et d’exploitation.

Nous avons besoin de développer une lutte encore plus profonde et, pour ce faire, il faudra affronter divers obstacles. Rien n’est plus dangereux que les illusions de se résigner au statu quo, de ne voir que des choix entre le « mauvais » et le « pire ». Surtout à l’époque où nous vivons, et en particulier en Colombie, où un gouvernement réformiste a canalisé les illusions et le besoin de millions de personnes pour un véritable changement dans une impasse.

Ce qui est en jeu aujourd’hui ne peut être résolu simplement si plus de femmes occupent des postes de haut niveau au gouvernement, ou par le biais d’un prétendu empoderamiento [« empouvoirement »] individuel qui suppose la normalisation des relations sociales et des idées qui maintiennent l’oppression. Ni par le séparatisme identitaire et le relativisme culturel qui ont conduit à une grave confusion sur la source des problèmes, à l’atomisation des luttes et à la promotion de chemins prônant certaines réformes dans ce même système pour chaque « groupe identitaire », sans s’engager sur la voie du déracinement du système qui est la source commune de l’oppression et de l’exploitation.

Toutes les manifestations de l’oppression et de l’assujettissement patriarcaux sont entrelacées à la racine au système capitaliste impérialiste, qui détermine que la vie de tous les peuples est basée sur la production de profit et que ce profit est approprié de manière privée et concentré entre les mains de quelques-uns. C’est ce même système qui ne peut exister sans que ces grands capitaux se débattent pour s’étendre ou mourir, et cette règle de base du capitalisme est en train de provoquer une crise environnementale mondiale et de nous amener très près d’une guerre nucléaire.

Le capitalisme ne peut exister sans le patriarcat, pas plus que le patriarcat ne peut exister sans le capitalisme aujourd’hui. Le patriarcat est un ciment idéologique clé pour le capitalisme impérialiste, un outil indispensable qui lui permet de maintenir les êtres humains attachés aux idées essentielles de l’oppression et de l’exploitation. La lutte contre l’oppression patriarcale est au cœur même de la possibilité de parvenir à une humanité réellement émancipée.

Comme l’a si bien dit le dirigeant et théoricien communiste révolutionnaire Bob Avakian : « Aucune résolution de tout cela ne peut être conçue autrement que de la manière la plus radicale… La question qui se pose est la suivante : s’agira-t-il d’une résolution radicale réactionnaire ou d’une résolution radicale révolutionnaire, signifiera-t-il renforcer les chaînes de l’asservissement ou briser les maillons les plus décisifs de ces chaînes et ouvrir la possibilité de parvenir à l’élimination complète de toutes les formes de cet asservissement ?

Pour ouvrir la voie à une résolution libératrice, il est crucial de débattre avec une compréhension plus profonde d’une véritable révolution. Certains d’entre nous sont organisés et prêts à lutter aux côtés d’autres gens, avec passion, profondeur scientifique et radicalité pour cette révolution. L’heure n’est pas à la recherche de raccourcis politiques, ni à rester les bras croisés alors que des crimes horribles se déroulent sous nos yeux ou que nous en sommes la proie, et que des crimes encore plus monstrueux sont sur le point d’être commis.

Lycéennes iraniennes manifestant contre le port du voile et contre la République islamique.   

Oui, il faut briser les chaînes de l’oppression, TOUTES. Pour cela, une véritable révolution est nécessaire et le plus tôt possible. Et désormais, cherchons à traiter les femmes, les hommes et les personnes de genre différent sur un pied d’égalité. Ne tolérons pas les violences physiques ou verbales à l’encontre des femmes, ni le fait de les traiter comme des objets sexuels, ni les insultes ou les « blagues » sur le genre ou l’orientation sexuelle des personnes.

Il est temps de commencer à vivre de cette façon. Et cela doit être lié à la préparation d’une révolution totale qui pourrait arracher les racines de l’oppression et du contrôle de la vie des femmes et d’autres barbaries auxquelles l’humanité est soumise. Il faut renverser le système et le remplacer par un pouvoir d’État révolutionnaire radicalement nouveau. Ce n’est pas un rêve. C’est possible. Il existe un plan et un leadership pour cela. Mais dès maintenant, votre participation est nécessaire. Vous devez être ici avec nous.

Parce que la douleur et l’agonie que tant de filles et de femmes subissent et doivent avaler, en se retournant contre elles-mêmes, sont ancrées dans une rage qui brûle de se débarrasser de ce fardeau.

Parce que les temps que nous vivons conduisent vers un avenir terriblement horrible ou que l’intensité même de ces horreurs pourrait secouer et réveiller les gens pour que nous osions relever la tête et lutter pour une révolution véritablement émancipatrice.

Parce que nous pourrions vivre différemment, au-delà de cette folie : la façon dont les femmes sont traitées n’est pas une question de « nature humaine », mais la nature d’un système oppressif… et dans le cadre des célébrations de la Journée Internationale de la Femme, vous pouvez apprendre comment nous pourrions faire une véritable révolution contre ce système, pourquoi c’est possible et comment nous pourrions créer un monde radicalement différent et bien meilleur.

L’assujettissement violent de la moitié de la société ne doit pas être excusé, toléré, minimisé ou normalisé, et il ne faut pas y céder. IL FAUT Y METTRE FIN !

Le « travail sexuel » n’est PAS une forme d’« agentivité », mais un cauchemar et une humiliation !

La maternité forcée est de l’asservissement féminin ! L’avortement à la demande et sans excuses !

Capitalisme et patriarcat – on ne peut mettre fin à l’un sans mettre fin à l’autre !

Brisons les chaînes, déclenchons la furie des femmes comme une force puissante pour la révolution !

Rejoignez les femmes qui luttent pour leur vie et leur libération dans le monde entier !

STOP à la dévalorisation, la déshumanisation, l’assujettissement patriarcal de toutes les femmes partout, et toute oppression fondée sur le genre ou l’orientation sexuelle !

le 8 mars 2023 | Groupo comunista revolucionario, Colombia comrev.co

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